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par Santiago Alba Rico, 6/7/2013
Traduit par Fausto Giudice
On peut parler de "révolution" dans un de ces deux cas :
- Quand une majorité sociale, avec des intérêts divers ou non et même sans programme politique, abat une dictature.
- Quand un programme politique de transformations radicales, par les armes ou non et avec l'appui d'une majorité sociale, s'impose à une "démocratie bourgeoise".
En Égypte, il y a eu en 2011 une révolution au premier de ces sens. À ce jour, il n'y a pas eu de révolution au deuxième sens. Et le renversement récent de Morsi ne rentre – c'est une évidence – dans aucune de ces deux définitions. Il n'y avait aucune dictature à abattre en Égypte (mais une "démocratie bourgeoise" limitée) et il n'y a aucun programme de transformations radicales en jeu, encore moins appuyé par la majorité de la rue. Quand ce sont les armes d'une armée facsiste qui abattent une "démocratie bourgeoise", cela s'appelle – techniquement et politiquement – un "coup d'État". Même si des millions de personnes, dont une partie sont des révolutionnaires au premier sens du terme, demandent un coup d'État, celui-ci ne cesse pas pour autant d'être un coup d'État. Si des milliers de personnes expriment dans la rue leur rejet d'une intervention militaire – parce qu'elles sont révolutionnaires au deuxième sens du terme – leur volonté est annihilée par le coup d'État. LIRE LA SUITE